Cyprien Découty, étudiant en 3 année à HETIC connait déjà bien le géant Google en tant que secrétaire de l'association des Paris GTUG et membre du Paris Android User Group. Nous profitons de son interview pour vous faire découvrir l'univers Google ainsi que le devfest.
Bonjour Cyprien, vous êtes secrétaire de l’association des Paris GTUG (paris-gtug.fr) et membre du Paris Android User Group. Ça en jette ! Qu’est-ce que l’association Paris GTUG et le PAUG ?
Le Paris GTUG est un regroupement d'utilisateurs, un "User Group" centré autour des technos Google présentes sur code.google.com/more. Il existe aujourd'hui plus de 250 "Google Tech User Group" à travers le monde dont 5 en France. La branche parisienne réunit chaque mois ~100 personnes autour d'une rencontre (une conférence, un Hackathon, un concours...). L'organisation de l'association et des rencontres est confiée à une équipe de 6 personnes.
Dû à l'essor d'Android et le besoin de "professionnaliser" ce secteur, nous avons soutenu la création du PAUG, une communauté d'experts de la plateforme Android. Depuis Novembre 2010, l'association PAUG rencontre une grande influence lors de salons, conférences et autres rencontres.
Comment avez-vous mis un pied dedans ?
En 2008 j'ai rejoint une jeune association étudiante (g-e-t.fr) dans une école d'ingénieurs, par curiosité principalement et aussi parce que c'était la seule qui s'intéressait à Internet. Après un mandat de vice-président dans cette association et mon départ de cette école, j'ai rencontré Louis Rouffineau et Jeremy Sellier (les deux fondateurs du Paris GTUG) qui m'ont proposé de les aider. Depuis 2010 je suis secrétaire de l'association Paris GTUG et je fais le lien avec l'équipe active du PAUG.
Pourquoi Android plutôt que l’univers Mac, comme tout le monde ?
Heureusement, "tout le monde" n'est pas possesseur d'un iPhone ou même d'un smartphone. Après il est vrai que les parts de marché d'Android explosent depuis 3ans grâce aux différents constructeurs. L'expérience utilisateur d'Apple et la création d'un marché d'applications pour les développeurs furent effectivement "une révolution" lors de la sortie des premiers iPhone.
D'un coup, les développeurs du dimanche pouvaient publier eux même leur application et toucher des millions d'utilisateurs. C'était inenvisageable avec J2ME et Nokia auparavant.
Puis est sorti l'Open Handset Alliance et le projet Open Source Android avec un modèle de gouvernance un peu spécial certes, mais libre et ouvert. A l'époque du premier terminal (G1) tout le monde pensait que l'iPhone ne pourrait être rattrapé. Je voyais surtout Android comme la réponse libre et ouverte face à une plateforme fermée qui pouvait imposer ce que bon lui semble aux opérateurs (exclu Orange, création réseau 3G...) aux consommateurs et aux développeurs.
Aujourd'hui c'est l'inverse. Les constructeurs, les opérateurs, dans une moindre mesure les développeurs et Google s'en mettent plein les poches. On parle beaucoup de domotique, d'objets connectés... Android est déjà là. Archos construit des tablettes Android depuis 2008 (2 ans avant l'iPad). JCDecaux expérimente des arrêts de Bus avec écrans tactiles sur Android. Dans le milieu professionnel, des flottes de terminaux sont remplacées par Android, etc.
Toutefois, j'ai l'impression que les consommateurs n'achètent pas encore un terminal parce qu'il est sous Android. Ces consommateurs ne recherchent pas la "part de rêve" vendue avec la Pomme mais plutôt un smartphone qui fait autant... pour moins cher. Bref, c'est un pari sur l'avenir.
Le mobile est-il l’avenir du Web ?
C'est à la fois déjà le cas et un danger. C'est évident que nous allons passer plus d'heures sur de "nouveaux" écrans (tablettes, smartphone, TV) que sur nos habituels ordinateurs. Il est donc nécessaire que ce qui existe sur le web s'y adapte. À ce titre, le W3C est d'ores et déjà en train de répondre à ces problématiques (http://www.w3.org/2009/dap/ et http://www.w3.org/Mobile/). Le web sur mobile est aussi en danger, car l'utilisateur a les mêmes attentes sur son navigateur que dans les applications téléchargées sur le store. Le souci c'est que ce sont deux plateformes différentes s'affichant sur le même écran. Le web mobile est ouvert (Source, standards) et est accessible de lien en lien. L'autre est ce qui a de plus fermé.
Qu’est ce que vous attendez du Google devfest ?
Depuis 2008 aucun événement de cette taille n'a été organisé pour les développeurs. Il fallait se rendre aux Google Dev Days en Allemagne ou directement à San Francisco pour Google IO. Google Paris change de locaux, accueille un centre de développement, ouvre un institut culturel et s'engage à soutenir perses actions. Le 20 octobre seront réunis de nombreux Googlers pour répondre de vive voix aux participants. Il n’y aura pas les paillettes et le pop-corn des TechDays de Microsoft (quoique) mais une réelle proximité entre "DOers" et les ingénieurs de Google.
Google+, Android, Chrome OS, Cloud, Google sont-ils l'avenir du web ?
Non, tout comme aucune entreprise. Le gagne-pain de Google se repose à +95% sur la publicité affichée en échange d'un service rendu au consommateur (suite bureautique, recherche, OS du portable...). S’il n’y a pas ce contre parti, il y a une limitation d'usage/fonctionnalités (G Analytics, G Earth...) ou un paiement (G Apps, l'offre cloud G App Engine). Beaucoup d'entreprises sont en position dominante sur un secteur particulier, et c'est normal de voir l'offre de Google s'étendre au-delà d'Adwords.
Plus d'information sur le devfest : https://sites.google.com/site/parisdevfest/
Google et HETIC