Une Héticienne à Shanghai
Il y a près d’un mois, nous étions partis à la découverte de Pékin au coté d’Alban qui nous a présenté sa vie d’expatrié dans une grande ville asiatique, mais ce dernier n’est pas le seul à être parti en stage en Chine. En effet, d’autres Héticiens se sont envolés pour l’Empire du Milieu dont Julia Parrinello qui a choisi de s’installer à Shanghai afin de travailler pour quatre mois en temps que designer UI et UX pour «the Cotton Society ».
Cette dernière a accepté de nous accorder un peu de temps pour partager son expérience avec nous. Elle nous raconte ici sa mésaventure avec les autorités chinoises, ses weekends passés avec la communauté expatriée et ses journées de travail qui se sont avérées tellement enrichissantes qu’ elle songe y retourner pour une année de césure.
S'installer dans une ville dont on ne connait rien
Julia n’a pas eu un moment de répit lors de sa première journée sur le sol chinois. À peine descendue de l’avion, elle s’est engouffrée dans un taxi afin de commencer des visites d’appartements qu’elle avait organisé depuis Paris. Le sixième rendez-vous s’est avéré être le bon : elle tombe sur une colocation d’expatriés avec qui le courant passe immédiatement ! En plus de cela, le loyer est raisonnable (environ 400 euros par mois), l’appartement est agréable et sa chambre a une très belle vue sur la ville. Julia est alors rassurée : il lui aura fallu moins de 24 heures pour trouver un foyer et s’installer.
Mais rien n'aurait pu préparer Julia aux évènements qui ont suivi son installation. Après avoir attendu une semaine l’arrivée des papiers justifiant son emménagement, Julia s’est immédiatement rendue au commissariat du quartier pour s’enregistrer. Malheureusement, elle a été prise en grippe par les autorités qui lui ont fait subir un interrogatoire de deux heures durant lesquelles Julia a dû justifier sa présence à Shanghai.
« C’était un des pires moments de ma vie. La pression était insupportable et j’avais peur de dire quelque chose qui leur déplaise ce qui aurait pu me faire renvoyer du territoire. »
Heureusement Julia s’en est bien sortie et n’a plus rencontré de problème pour les quatre mois suivants.
Rencontrer des gens sur place
Julia nous avoue avoir eu beaucoup de chance car ses colocataires sont devenus d’excellents amis qui lui ont permis de s’intégrer très rapidement dans la communauté française. Après seulement quelques semaines elle se retrouve complètement intégrée dans un groupe d’une vingtaine de personnes.
C’est avec eux qu’elle a passé la majorité de son temps libre durant son séjour. Elle garde un excellent souvenir des moments passés en leur compagnie à découvrir la ville ou à boire un verre après le travail au « Café des stagiaires », un lieu très prisé par la communauté française.
Découvrir Shanghai et sa culture
C’est donc bien accompagnée qu’elle est partie à la découverte de Shanghai, une ville bien différente de Paris. Les gratte-ciels y sont gigantesques, la culture y est très différente et la rue est agréable, on s'y sent en sécurité comme nul part ailleurs ! S'il y a une chose que l'on peut donc reprocher à cette ville c'est l'odeur de tofu qui vous suit partout. D’ailleurs Julia profite de cet article pour donner quelques conseils aux futurs Héticiens qui désirent partir en stage à Shanghai :
Conseil n°1
« Faites attention en traversant la rue ! En tant que piéton vous n’avez pas la priorité, même sur un passage piéton avec le petit bonhomme vert. En Chine celui qui a le plus gros véhicule est celui qui a la priorité. Ne tentez pas le diable avec un bus cela peut être extrêmement dangereux. »
Conseil n°2
« Lorsqu’on vous invite à boire un verre dans un bar ou une boîte, toujours trinquer avec les doigts en dessous de la personne qui vous l’a offert. »
Conseil n°3
« Ne soyez pas trop poli, c’est un signe de faiblesse. Personne ne vous dira dans la rue ou dans les magasins « qing » soit « s’il vous plaît » et il est important de dire merci une seule fois. »
Conseil n°4
« Ne pensez pas pouvoir sortir tranquillement du métro, on ne vous laissera pas passer. Il faut jouer des pieds et des coudes et garder les épaules bien fermes pour se frayer un chemin entre les gens en face de vous qui veulent entrer dans le métro. »
Moghanshan : Un endroit à ne pas manquer
S’il vous prend l’idée de visiter Shanghai c’est le quartier de Moghanshan que vous ne devez pas manquer. Cette ancienne zone industrielle a été reconvertie en « Art District » et est maintenant remplie de galeries d’artistes ouvertes au public
Si vous n’aimez pas particulièrement l’art contemporain vous pourrez quand même vous balader dans les rues et admirer les fresques sur les murs.
Enfin, n’hésitez pas à faire un tour dans le parc de Moghanshan, vous y ferez de drôles de découvertes comme par exemple ce fauteuil placé au milieu des arbres où vous pourrez vous reposer.
Fazàngjiang Temple
L’un des plus gros coup de coeur de Julia est le temple de Fǎzàngjiǎng, un lieu peu connu à Laoximen. Ce temple niché au milieu des buildings est situé au coeur d’un quartier typique de la ville. Il possède son propre potager, un restaurant végétarien qui sert les meilleurs huntun de Shanghai et un bouddha de plus de 4 mètres entièrement recouvert d’or. C’est un bon exemple du patrimoine culturel de la Chine et un parfait contraste entre les bâtiments très modernes de la ville et la culture ancestrale chinoise.
Se déplacer en vélos et scooters
Afin de se rendre dans sa start-up, Julia a fait le choix de se déplacer à vélo car elle n’appréciait pas particulièrement le métro local. La ville a mis en place des pistes cyclables qui sont évidemment réservées aux vélos mais aussi aux scooters ! Il est important de savoir que la conduite chinoise est très différente de la conduite française car ils ne respectent pas le code de la route et c’est celui qui a le plus gros véhicule qui est prioritaire.
En temps qu’occidentaux il faut faire très attention sur la route car en cas d’accident même si vous êtes la victime, il est possible que vous soyez considérés comme fautif. C’est pour cette raison que Julia ne s’est pas plainte le jour où un homme est rentré en collision avec son vélo et l’a projeté au sol. Alors qu’elle était blessée au genou elle a décidé de continuer son chemin afin qu'on ne lui demande pas de payer des dédommagements.
The Cotton Society
Même si Julia profite beaucoup de la ville, cela ne l’empêche pas de s’investir pleinement dans son travail. En effet de 9 heures à 19 heures Julia est à son bureau où elle travaille d’arrache pied. « Généralement on part quand on ne peut plus accéder à internet… ». Comme elle est la seule designer de la start-up elle est constamment sollicitée pour ses compétences graphiques. Les trois premières semaines elle a travaillé sur quatre projets en simultané et a fait de l’U.X, de L’U.I, du design de newsletters et du print. Elle a aussi travaillé étroitement avec le développeur de l’équipe sur l'élaboration des différentes fonctionnalités et a participé à la prise de décisions concernant les technologies utilisées ce qui lui a beaucoup plu.
Par contre il lui a fallu du temps pour s’adapter à la manière de travailler des chinois car ces derniers sont peu autonomes et n’aiment pas travailler sur des tâches qu’ils n’ont pas l’habitude de réaliser.
« Un ami a demandé à une chinoise en anglais d’écrire les product name sur des packs, plusieurs jours plus tard ils se sont retrouvés avec des packs sur lesquels étaient écrit « product name ». Et ça, c’est un exemple parmi tant d’autres… »
Du riz et des nouilles
Le midi elle déjeunait avec ses collègues dans des bouis-bouis locaux. On y sert beaucoup de nouilles chinoises ou bien du riz et malheureusement, elle s’en est très vite lassée. Elle s’est donc octroyé un budget plus important pour l’alimentation que ce qu’elle prévoyait avant son départ afin de pouvoir cuisiner des petits plats français avec ses colocataires.
« Certains vous diront qu’ils arrivent à manger en ne déboursant que deux euros par jour, mais cela signifie qu’ils ne mangent vraiment pas varié et surtout très gras… »
Les montagnes jaunes
Julia voulait profiter de son séjour à Shanghai pour découvrir l’Asie. C’est pour cela qu’elle est partie explorer les Monts Huang qui peut être traduit en français par « montagnes jaunes ». Cette région est connue pour ses paysages éblouissants composés de pics de granites et de nuages qui entourent régulièrement le massif.
Des vacances aux Philippines
A cause de son visa, Julia était obligée de quitter la Chine après deux mois sur place. Avec un de ses collègues, qui s’est retrouvé dans la même situation qu’elle, ils ont décidés de partir bronzer à El Nido aux Philippines pour une semaine de vacances. Tout a été préparé seulement 15 jours à l’avance et notre Héticienne en garde un souvenir inoubliable.
Finir son stage avec un voyage en Mongolie
Chaque année à l’occasion de la Golden Week, les chinois doivent prendre une semaine de vacances qui est obligatoire et respectée par la totalité (ou presque…) de la population. Comme beaucoup d’entreprises ferment pendant ces 7 jours de vacances, Julia et son groupe d’amis ont décidé de partir explorer la Mongolie. La décision s’est faite autour d’une bière et en seulement deux semaines ils se sont réservés un voyage organisé dans une auberge de jeunesse puis ensuite dans une Yourte.
Mais le stage de Julia ne s’est pas terminé sur ce voyage car cette dernière a décidé de prendre une année de césure pour repartir travailler pour The Cotton Society. HETIC lui souhaite donc bonne chance et nous espérons la retrouver sous peu afin qu’elle nous tienne au courant de ses aventures.